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“If you see someone in trouble, you should help them. Experiment or not.”  

Après avoir passé sa journée dans les dossiers, Yuna en eut plus que marre de rester enfermée entre les quatre murs de son bureau. Le travail ne lui faisait pas peur mais elle avait besoin de se changer les idées et surtout de prendre un peu l’air. Depuis son entrevue avec Konohan, la jeune femme n’était guère sortie et en ressentait un grand besoin. Elle aimait son boulot mais depuis la mort de son père, il avait un côté doux-amer. C’était dans ces lieux qu’elle avait passé la majorité de sa vie en sa compagnie et le fait d’être ici alors qu’elle savait qu’elle ne l’y verrait plus affectait vraiment Yuna. Son père lui manquait tellement que parfois elle en avait du mal à respirer. Et en ce moment c’était le cas.
Aussi sur une impulsion, prit-elle sa veste et sortie de l’immeuble. Le soleil l’aveugla un instant mais elle se sentit étrangement mieux. Comme quoi le soleil avait réellement un effet apaisant. Errant un peu à travers la ville, elle se retrouva en face de la Rose Rouge. Elle ne put s’empêcher de penser à son père. Elle s’apprêtait à faire demi-tour quand une jeune femme en sortit. Son visage lui dit vaguement quelque chose mais Yuna était incapable de se rappeler où. Elle avait pourtant une bonne mémoire des visages mais là c’était le trou noir.

C’était donc un peu frustrée qu’elle se dirigea vers un pub pour y boire un verre. La jeune femme n’aimait pas se sentir comme ça. Ne pas arriver à mettre le doigt sur quelque chose, l’avoir sur le bout de la langue, tout cela frustrait énormément Yuna. De par son éducation, elle n’aimait pas les échecs et le fait de se sentir comme ça s’apparentait à un échec pour elle. D’aucun dirait qu’elle était trop perfectionniste mais pour elle, on ne pouvait pas être trop perfectionniste. Aleksandr Tchernienko n’acceptait pas que les choses ne soient pas comme il le voulait et avait horreur de perdre. Même à l’égard de sa fille, il avait des attentes très fortes et Yuna avait toujours fait en sorte de les combler. Elle avait beau avoir tout ce qu’elle voulait, son père pouvait être très dur pour tout ce qui la concernait. Il avait un certain idéal et entendait que sa fille suive cet idéal. Pourtant, Yuna ne s’était jamais sentie opprimée ou autre. Elle s’était naturellement pliée aux exigences paternelles sans jamais se rebeller car elle les partageait entièrement.

C’était en repensant à toutes ces années auprès de son père bien-aimé qu’elle buvait son cocktail, assise au comptoir du pub. Elle était tellement absorbée dans ses réminiscences qu’elle n’entendit pas la personne s’asseoir à côté. Ce n’est qu’en l’entendant commander qu’elle leva les yeux, alertée par les sanglots qui s’entendaient dans la voix de sa voisine. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle s’aperçut qu’il s’agissait de la même personne qu’elle avait vu sortir de la Rose Rouge quelques instants auparavant. Yuna attendit que l’inconnue soit servie pour lui tendre un paquet de mouchoir en lui disant

« Tenez… Je pense que vous en avez besoin… »

BY .TITANIUMWAY