game on

Ton regard ne quitte pas celui de ta proie. Tapi dans l'ombre, tu fixes tes yeux d'azur sur une silhouette indécise, posté contre un mur. Te voilà sans occupation depuis plus de deux heures et quand bien même la gente féminine t'envoie des signaux très convaincants, tu t'ennuies. Le genre d'ennui qui ne passe pas en un clin d'oeil, celui qui s'insinue sinueusement et ne te quitte pas. Jouer avec les clientes, à ce moment là, ne t'intéresse pas. Tu as écris deux poèmes et un chapitre, tes activités sont limités. La lumière brille à travers les rideaux couvrant les fenêtres, te donnant un aperçu plus grand de la pièce, les hommes et les femmes qui se mélangent, union du désir et de la luxure, brûlant dans les regards masculins et se consumant sur la peau féminine. Les bruits, l'odeur, tu es conscient de tout ce qui se passe autour de toi. Mais tes yeux sont bloqués sur la silhouette du jeune anglais qui a attiré ton œil dès son arrivée. Par son aspect différent et par son côté timide, comme l'on pourrait lui trouver une ressemblance avec un chiot apeuré par moment. Tu t'es pris dans le jeu, dans sa façon de se crisper sous tes mots dérisoires, à le pousser dans ses limites. Tu n'as jamais été du genre perturbateur, à être celui qu'on cherche à éviter à cause de ses mots brûlants qui semblent gêner. Pour autant, face à Charlie, c'est tout bêtement que tu t'es pris à cette enfantillage, retirant de ses expressions frustrées, une étrange satisfaction.

Tu t'approches de lui lentement, te posant contre le mur à ses côtés. Un sourire en coin sur tes lèvres, tu sifflotes un air tout en croisant les jambes, profitant de l'effet que ta présence a sur sa personne. Tes yeux se glissent sur sa silhouette, évitant subtilement son regard pour glisser sur son corps. Un autre sourire en coin et tu finis par finalement remonter à ses yeux. "Je vois que tu commences à "apprécier" les joies de notre métier, Charlie. Tu devrais penser à te rhabiller correctement après coup." Soulevant un sourcil significatif, tu lui indiques d'un mouvement de tête de regarder son pantalon, plus précisément la braguette ouverte qui t'a fait doucement rire à son apparition.

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Assis au bord du lit dans une des chambres, tu te laissais aller, tu te détendais tandis qu'un client s'était accroupi devant toi, léchant maladroitement ta virilité. Tu avais été étonné à sa demande ; il t'avait demandé seulement de te déshabiller puis de ne rien faire. Il s'occuperait de tout et toi, dans le cadre de ton emploi, tu respectais sa demande, te laissant conduire et obéissant à ses ordres. Durant de longues minutes, il t'avait entretenu, prenant soin de toi jusqu'à ce que tu ne tiennes plus, ne pouvant supporter cette immense pression qui te submergeait dans le bas-ventre. Tu avais voulu être tendre, le prévenir mais rien à faire, il insistait. Certains clients essayaient de vivre par procuration dans cet établissement. Malheureux, célibataires, ils se comportaient soient comme des sauvages, soit ils inventaient une mise en scène de couple. Là aussi, en te relevant, il voulait te rhabiller correctement et après finition, il hocha timidement de la tête avant de s'enfuir de la chambre, probablement honteux. Tu hochais les épaules, en soit, tu ne pouvais rien faire pour eux. Tu étais attaché à cet établissement. L'affaire finie, tu quittais à ton tour la chambre pour la libérer.

Tu revenais dans le salon, ne sachant pas si tu voulais accueillir encore d'autres clients ou si tu t'accordais une pause. Regardant d'autres collègues, tu sentais cette présence oppressante arriver à ta rencontre. "Je vois que tu commences à "apprécier" les joies de notre métier, Charlie. Tu devrais penser à te rhabiller correctement après coup."  Il t'agaçait, tu jugeais son comportement pueril, ne sachant point pourquoi il tenait tellement à te critiquer pour tout ce que tu faisais. Aussi loin que tu étais installé ici, tu n'avais été aucunement critique envers quelqu'un.Lui, il t'était tombé dessus, d'un coup. Il fit un coup d’œil, visant ton pantalon. Curieux, tu t'inquiétais, scrutant chaque parcelle ; ta chemise avait été reboutonnée correctement, le pantalon et les chaussures aussi et gêné, tu vis ta braguette ouverte. Gêné, tu la refermas d'un coup sec, regardant ton détracteur d'un œil mauvais. "Tu dois être tellement parfait, je l'avais oublié. Aucun défaut." déclaras-tu avec un ton ironique et un regard médisant. Pauvre con. Tu n'allais certainement pas t'attarder sur son cas ; il en valait pas le coup. Il t'avait refroidi et là, tu avais bien choisi de te reposer dans a chambre durant une bonne heure. Les clients attendraient ou iraient voir ailleurs. "Au lieu de composer des poèmes avec des phrases ne voulant rien dire, tu pourrais peut-être faire ton job comme nous ? Hormis si personne te choisit." Il fallait miser gros ; sortir l'artillerie et peut-être qu'il te laisserait tranquille à ce moment-là.