Des larmes de joies coulaient le long de la joue de cette femme qui n'est autre que ma mère. Des gens fabuleux du moins en apparence, ma mère l'était, mon père s'était toutes autres choses. Bien que je n'ai manqué de rien du moins en apparence, peut-être qu'au fond je n'ai pas eu l'amour d'un père. La vie est ainsi faite, on ne choisit pas ses parents loin de là, ma mère était le genre de femme à obéir à mon père, il était le maître des lieux et personne n'avait le droit à l'erreur et encore plus moi étant le seul garçon. Mes soeurs avaient un peu plus de liberté ce qui avait le don de m'énerver mais bon je ne faisais rien, j'obéissais tout simplement. A peine, étais-je en âge de parler convenablement, d'écrire mais aussi de lire que mon père décida qu'il était tant pour moi de me mettre au travail, chaque jour je me retrouvais face à un livre et un cahier et je devais travailler sans compter qu'une fois tout terminer il fallait que j'aille m'entraîner... Oui je ne vous ai pas dit je viens d'une famille de cirque et je peux vous dire que je n'avais pas une minute à moi. Je me levais, je déjeunais, je partais à l'école, je rentrais à la maison et hop il fallait que je m'entraîne, au jonglage ou toutes autres disciplines du cirque et franchement cela ne me plaisait pas, voilà de quoi était faite ma journée et bien sûr si je ne faisais pas ce qu'il voulait les coups de ceinture tombaient mais je ne disais rien, je me laissais faire, pleurant dans mon coin cachant mes larmes, il ne fallait pas que je me montre faible, je n'avais pas le droit alors je faisais comme je pouvais même si parfois les larmes coulaient sur mes joues alors que les coups tombaient, je serais les dents et rien de plus. Pourtant jusqu'à un certain âge je pensais que tout ça était normal, qu'il fallait passer par là pour devenir quelqu'un de bien mais au fond j'avais simplement tort et rien de plus, la seule personne qui venait me voir était la plus jeune de mes soeurs à croire qu'elle savait déjà qui j'étais et qui j'allais devenir..

Mon regard se posa une énième fois sur mon père alors qu'il hurlait une fois de plus car je venais de ramener une mauvaise note pour une fois, sa main tomba littéralement sur ma joue alors que ma mère souriait à ses côtés, je n'ai jamais compris pourquoi elle était ainsi, pourquoi elle ne disait rien et mes soeurs, elles étaient tellement adulées par mes parents, je ne compte même plus les fois où mon père me disait : « Regarde tes soeurs, elles auront une belle vie.... elles sont intelligentes et elles auront un mari riche et respectable et toi si tu ne travailles pas comme il faut, tu n'auras rien et on te retrouvera dans les bas-fond de ville au lieu de reprendre ma succession dans le cirque ». A force d'entendre ce genre de choses on finit par y croire et on fait tout ce qu'il faut pour devenir celui que mon père voulait mais je peux vous dire que c'est aussi ce qui rend fou. C'est quand je vins à atteindre 15 ans que ma folie vint à se faire plus présente, j'ai un ami qui me suit partout mais personne ne le voit il me laisse en paix quand je fais mon boulot et heureusement vous imaginez s'il me regardait m'envoyer en l'air avec hommes et femmes en tout genre du moins depuis que Marie est partie....

A la maison rien ne changeait mon père toujours à dire que mes soeurs étaient simplement parfaites mais s'il savait que l'une d'entre elle était une droguée il ne le dirait pas si fort. Je devais avoir 17 ans quand pour la première fois, je vins à avoir une relation avec un homme, il était bien plus âgé que moi et je peux vous dire que j'ai pris énormément de plaisir, à la fin de ce moment intense, il me regarda en me disant que j'avais été un bon coup et qu'il paierait cher pour que recommencer... Payer pour baiser...humm intéressant... A ce moment précis, je commençais à y penser surtout que je n'avais qu'une hâte quitter cette maison à jamais. Je venais d'avoir 18 ans quand ma vie bascula encore plus dans l'enfer d'une vie que je ne contrôlais plus. Nous étions tous à une soirée et j'avais un peu trop bu, je ne pouvais prendre le volant alors un ami l'a fait me ramenant avec une de mes soeurs à la maison mais cette nuit là, nous eûmes un accident, ma soeur perdit la vie, je m'en veux toujours de tout ça malgré que je n'étais pas au volant mais voilà pour mes parents j'étais responsable de la mort de ma soeur alors une fois guérie, je me retrouvai à la rue sans un toit sur la tête. Ma folie était toujours présente, à parler seul, à piquer des crises de colère sans raison, à être parfois violent dans mes gestes et paroles mais au fond c'est la seule façon que j'ai trouvé pour cacher ma fragilité. En cherchant un peu, je suis tombé sur la rose rouge, et je me suis souvenu ce que cet homme m'avait dit. J'(ai donc poussé la porte à contre coeur et je ne l'ai pas quitté depuis 4 ans, j'ai juste besoin de vivre et pour le moment cela me convient comme ça.