ALEKSANDR VESSELOVKSI ∞ type de lienNouvelle arrivée dans cet endroit de débauche, délicieuse jeune femme venant se perdre dans les vices de cette ville. Les semaines s'écoulaient et le russe venait user son temps entre les murs de cet endroit. Il aurait pu prétendre que ce n'était que pour le travail, mais ce n'était pas le cas. Il était vide. Vide de la moindre sensation à même de le rendre vivant, un simple gouffre sans fond, un trou béant incapable de ressentir la moindre émotion. Il était mort. Errant sans but particulier dans cette ville, dans sa vie qui ne lui convenait plus. Posé dans le fond de la salle, il laissait son regard glisser le long de ses courbes sinueuses, imaginant parfaitement le satin de sa peau sous ses doigts fermes alors qu'il n'avait nullement touché au grain hâlé de son teint. Prude petite chose qu'il avait sous les yeux, tentant de jouer le jeu de cette femme fatale qu'elle n'était pas réellement. Elle en avait pourtant l'air. Ce corps de rêve. Une poitrine ferme. Des hanches ondulantes. Des lèvres enivrantes. Son odeur entêtante. La demoiselle avait attiré son attention et il n'avait pas manque de marchander avec elle pour qu'elle se refuse aux autres hommes. Il n'avait pas la moindre envie qu'elle soit souillée par les ordures qui traînaient entre ses murs. Elle était son obsession. Son attraction malsaine. Sa muse. La brune devait être ici depuis quelques semaines. La journée de son arrivée, il errait dans les lieux comme une âme en peine, tentant de trouver la moindre femme à même d'allumer son intérêt. Elle était là. Perdue dans cet univers où elle n'aurait surement pas dû se trouver. Un concours de circonstances. Une suite d'évènements sans réellement de sens. Elle avait fini entre de mauvaises mains, laissant filer entre ses doigts cette vie dont elle avait perdu le contrôle. Il était clair qu'elle ne voulait pas se trouver ici, si seulement le contraire était possible. Il s'était approché d'elle, lui soufflant quelques mots, l'attirant dans un endroit reclus. Il n'avait rien fait. Il s'était contenté de la regarder, de l'observer, comme une oeuvre d'art. C'est peut-être ce qu'elle était à ses yeux. Aucun contact physique. Comme maintenant. Comme à ce moment alors qu'elle était debout devant lui, laissant glisser sensuellement les vêtements le long de son corps, dévoilant sa poitrine à ses yeux. Elle l'attirait. Il semblait pourtant tellement indifférent. Ça la rendait folle. Ça la rendait folle parce que des envies commençaient à se faire ressentir dans le creux de ses reins, une attirance malsaine pour cet homme qu'elle voyait souvent, trop souvent. Elle le préférait lui aux autres et il la payait amplement pour ne pas qu'elle se fasse briser par d'autres. Aleksandr avait été plus haut, glissant quelques menaces, quelques billets pour qu'elle soit son exclusivité. Pas de mensonge. Il n'était pas là pour la sauver de cette vie décadente. Elle était sa perle. Son objet. Celle qui lui faisait oublier cette vie morne qui l'attendait quand il allait rentrer chez lui, dans cette ambiance morose. Elle avait ce charme des pays du sud. Cette façon de bouger qui réchauffait son corps d'envie. Le russe ne faisait pourtant rien, aimant ce petit manège de désir inassouvis. Aimant se perdre dans ce foutu jeu trop délicieux. Pour combien de temps encore?

Elle s'approcha, dans cette nudité provocante, dans cette sensualité qui lui allait si bien, se penchant pour venir effleurer lentement ses lèvres des siennes. Il semblait indifférent, elle avait envie qu'il réagisse. Il se crispa sous ce désir, sous ce désir à même de le rendre fou. D'une certaine façon, il avait peur qu'en lui cédant, elle ne se fane comme le reste de sa vie. Il posa sa main contre sa nuque, lui faisant reculer le visage sans réellement de douceur, plantant son regard sombre dans le sien. Elle frissonnait. Elle frissonnait de désir et de peur. Il était un peu comme son sauveur. Son tortionnaire. Elle était comme sa muse. « Tu sais parfaitement qu'il n'y aura pas de contact entre nous.» Pas maintenant. Pas encore. Pas ici. Elle le regarda. Ce regard amplis de questionnements auxquels il n'allait rien dire. Sa poigne ferme relâcha sa nuque et elle se recula, gênée, perplexe pour attraper ses vêtements qui traînaient contre le sol. Silencieuse, elle ne pouvait dicter les règles, même si elle sentait cette tension qui était de plus en plus grande. Il était le maître, celui qui prenait les décisions. Elle ne pouvait que se ployer, malgré cette envie de se rebeller. Prise au piège entre fascination et frustration. Il se leva, attrapant son manteau qui traînait dans le fond de la pièce. Il était tard. Trop tard. Il fallait qu'il parte..