notre amour est beau car il est impossible. « bonsoir. puis-je vous offrir un verre? ». l'approche n'était surement pas des plus subtiles, mais cela faisait presque une demi-heure que jellena et ce certain jeune homme se dévisageaient. assise au bar d'un vodka bar de st pétersbourg, la jeune femme, vêtue d'une robe noir moulante lui arrivant tout juste à mi-cuisse, laissant apparaître des jambes fuselées et interminables, cherchaient à attraper son regard. ses yeux, d'un vert irisé de marron clair étaient l'un de ses plus atouts, même si le reste suivait la perfection de ce regard. modeste? oui, elle l'était, par moment. un visage fin, mais encore en chair, prouvant qu'elle sortait à peine de l'adolescence, des lèvres charnues recouvertes d'un rouge à lèvre rosé, de longs cheveux blonds et lisses qui lui donnait un air angélique. elle était divine.Aà l'annonce de cette proposition, les yeux de la jeune demoiselle pétillait de joie et d'autosatisfaction. elle avait réussi.
et elle ne croyais pas si bien dire...
ils passèrent la soirée à l'écart, en sirotant leur verre, à parler, plaisanter, se regarder, s'admirer, se chercher. le jeu devenait de plus en plus exquis. il faut dire que le jeune homme semblait était devenu maitre en la matière: il n'en était pas à sa première proie, elle l'aurait pariée. âgée de seulement dix-sept ans, elle n'avait pas eu énormément de conquête, comptant le nombre de baisers échangés sur les doigts d'une main. mais, au bout de quelques heures de connaissance, le jeune homme, peaufinant son jeu d'acteur, s'approcha de l'oreille droite de la jeune fille et lui susurra quelques mots.
"tu ne m'as toujours pas dit ton prénom.". et c'est ainsi que, les joues rosées par la gêne, la jeune demoiselle lui énonça, de sa voix claire et cristalline:
"jellena.". et ce prénom, il s'en souviendrait. surtout la nuit qui suivit cette soirée.
la demoiselle était encore pucelle. mais elle voulait lui donner ce privilège là. il ne s'y refusa pas, même si cela le gênait: il n'avait nullement l'intention de la revoir, à la base. c'est ainsi qu'ils passèrent leur première nuit ensemble.
le lendemain matin, dans les bras l'un de l'autre, les deux jeunes gens discutèrent en rigolant. se remémorant leur soirée, les faux pas qu'ils avaient pu faire, et puis cette nuit, qui marquait à tout jamais un tournant dans la vie de la jeune demoiselle. C'est alors que le jeune homme, soucieux de sa réputation, lui posa la question fatidique.
"jellena, quel âge as-tu?". il ne le vit qu'à moitié, pensant qu'elle s'humectait les lèvres, mais la jeune demoiselle se mordilla la lèvre inférieure.
"j'ai dix-neuf ans ans. et toi, leonid?". le jeune homme, penaud, la regarda dans les yeux.
"tu fais bien plus jeune, c'est un avantage. pour ma part, je me hisse vers mes vingt et un ans.". quatre années d'écart. le visage choquée de la jolie blonde laissait transparaitre qu'elle aussi, elle le pensait bien plus jeune. leonid se leva et remis son caleçon ainsi que sa chemise, qu'il ne reboutonna pas. la jeune demoiselle, toujours dans les draps, se redressa sur ses coudes.
"je te pensais bien plus jeune aussi.." et, plus un mot sur leurs âges respectifs. ils se quittèrent bons amis, échangèrent leur numéro de téléphone et se firent la bise en se séparant. quelle drôle de soirée.
il se trouve, qu'au final, jellena et leonid échangèrent de nombreux textos et de longs appels téléphonique. la jeune demoiselle était étudiante en journalisme et une fois son diplome obtenue, comptait partir exercer aux etats-unis. elle avait de l'ambition, et cela semblait plaire à son jeune brun.
c'est ainsi qu'une relation malsaine et pourtant si alléchante commença. la jeune femme devait mentir sur son âge constamment, pour ne pas s'attirer les foudres des connaissances du jeune homme, qu'elle côtoyait relativement souvent désormais. au fil des mois, ses explications, ses mensonges devinrent insoutenables pour elle et elle décida de tout lui avouer.
oui, elle était plus jeune.
oui, elle était mineure.
oui, cela les mettait dans une position un peu complexe pendant au moins une année. mais, jamais n'aurait-elle osé lui en parler si elle n'avait pas senti un semblant de considération de la part du jeune homme. elle, qui s'était attachée avec une rapidité phénoménale à ce jeune homme, voyait bien que ses sentiments, son attachement étaient partagés. elle se sentait enfin prête à se lancer dans une véritable relation, mais pas de suite. et c'est comme ça, que leur jeu favori s'instaura assez naturellement: ils se côtoyaient en soirée, sans jamais s'approcher. ils n'avaient le droit que de se regarder, en train d'approcher d'autres personnes. malsain, puéril, perfide. ce jeu était stupide. mélangeant jalousie et excitation, colère et manipulation, les deux jeunes amants ne pouvaient s'empêcher, plus tard dans la soirée, de se sauter dans les bras pour calmer leur anxiété vis à vis de leurs fausses conquêtes du soir. une complicité solide et profonde naquit de tout ça. une confiance accrue, aussi. ils savaient l'un l'autre que jamais, oh grand jamais ils ne se tromperaient.
le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder.. oscar wilde avait bien raison dans ses dires. et le petit couple caché en avait bien compris le sens. ce jeu du chat et de la souris, ce jeu de la séduction interposée, du désir ardent bouillonnant à chaque fin de soirée, cette alchimie en un simple regard, cette espèce de télépathie sans même bouger les lèvres ou changer l'expression du regard.. tout ceci, ils les avaient développé grâce à leur année de relation passée sous silence. ils avaient conclu une sorte de pacte:
ne jamais s'exposer en public. cela pouvait paraitre assez risqué, compromettant ainsi les suites de leur relation, mais au final, ils avaient géré tout cela avec une très grande maturité et un réel attachement. et voici le déroulement de chacune des soirées mondaines st pétersbourgoises auxquelles ils avaient le plaisir d'assister "ensemble sans l'être".
jellena venait chez leonid, sac à dos et housse contenant tout son équipement pour la soirée à venir. il lui ouvrait la porte, l'embrassait en la fermant derrière elle, ils commençaient à bavarder, se racontait leur journée. ils s'asseyaient sur le canapé, buvaient un verre de vin ou de champagne ensemble, plaisantaient sur tout, sur la pluie et le beau temps, sur les nouveautés journalistiques de la jeune femme et sur les nouveaux décrets du barreau de la ville pour le jeune homme. puis, quand vingt heures sonnaient, tout deux se dirigeaient vers la salle de bain, se déshabillaient l'un l'autre de manière lente et sensuelle pour prendre une douche brûlante ensemble; brûlante, dans tous les sens du terme. en en ressortant, ils rigolaient encore plus qu'avant d'y être entré. les deux jeunes s'enveloppaient dans une serviette de bain, se dirigeaient vers la chambre du jeune homme et sortaient leur tenue de leur penderie ou de leur housse. ils les étendaient sur le rebord du lit et regardaient lesquelles étaient le plus coordonnées. entre temps, mais cela n'arrivait pas souvent, leonid attrapait sa dulcinée par la taille et la mettait sous ses draps pour une deuxième fois de la soirée. ou alors, ils pouvaient aussi simplement s'allonger là, à s'embrasser et à se contempler, continuant à se taquiner l'un l'autre. puis, ils s'habillaient, s'aider à boutonner les chemises ou à zipper les robes; jellena étant une pro des noeuds de cravates, jamais leonid n'avait eu à en faire un seul depuis qu'ils se fréquentaient. ils se contemplaient dans le miroir, s'emmitouflaient dans leurs manteaux respectifs, s'embrasser avant de passer la porte d'entrée et, une fois sortis, hélaient un taxi différent l'un l'autre et partaient séparément à la fête. une fois arrivée sur les lieux, les deux faisaient semblant de se connaitre à peine, se faisant la bise si leurs amis respectifs se connaissaient. jellena arrivaient toujours à se faire accoster par un jeune russe quelconque qu'elle tenait en haleine jusqu'à la fin de la soirée; leonid arrivait toujours à se faire accoster par une jolie slave qui tentait d'obtenir ses faveurs durant toute la soirée. tout deux, en faisant très attention de ne pas être repérés, se regarder, se lancer des regards tantôt mielleux, tantôt jaloux, et l'autre y souriait, comme s'il comprenait le malaise et prenait la requête en considération. ils essayaient, parfois, de se croiser dans les couloirs, s'effleurant la main, s'embrassant furtivement entre deux portes, se lançant des mots doux sans vraiment y faire attention. et puis, la soirée tirant vers sa fin, l'un des deux (celui qui n'arrivait plus à tenir la jalousie) allait chercher son manteau. l'autre le suivait de près. ils se retrouvaient sur le paillasson de l'appartement de leonid et, se retrouvant ainsi, après une soirée sans s'être touché (ou presque) et en ayant souvent trop bu à se sauter dessus dès que la porte était fermée derrière eux. les deux amants avaient mis au point ce jeu de tentation pour se prouver l'un l'autre la véracité de leurs sentiments. jellena n'avait pas mis longtemps à éprouver une profonde affection pour le jeune homme, mais elle n'avait réussi à lui annoncer que lorsque lui aussi l'avait fait. elle s'en souvient très bien. c'était au lendemain de leur quatre mois de relation secrète. ils avaient eu ce petit manège toute la soirée d'avant, et ils avaient passé la nuit à s'aimer. se réveillant doucement, la jeune femme enleva les mèches de cheveux de son visage et vit là, son amant, la contempler depuis quelques temps. elle lui fit un petit sourire et passa sa main sur le visage hâlé du jeune homme.
"bonjour." le jeune homme avait répondu à la caresse en posant sa tête dans la main de la jeune demoiselle et en ayant un petit sourire fin et réel.
"j'ai quelque chose à te dire." jellena fronça les sourcils. elle n'avait jamais vraiment aimé les conversations qui débutaient ainsi. elle se redressa sur ses coudes et tourna la tête vers le jeune homme.
"je t'écoute." elle s'attendait au pire, à tout et n'importe quoi.
"je voulais attendre d'être sur de moi pour te le dire.." il fit une pause, où il eut un sourire gêné et ou il baissa le regard vers le coussin. il prit une grande inspiration et retourna la tête et le regard vers elle.
"je crois que je t'aime, jellena." quel soulagement pour la demoiselle qui croyait qu'il allait "lui rendre sa liberté". elle eut un petit rire et balança sa tête en arrière, détendant ainsi sa nuque.
"cela te fait rire?" il semblait vexé. la jeune femme, voyant que son geste de soulagement avait été mal interprété le regarda, les yeux pleins d'étoiles et, d'un geste habile, l'obligea à se mettre sur le dos et vint se mettre à califourchon sur lui. elle lui attrapa les mains et entremêla ses doigts aux siens. elle étendit les bras du jeune homme au dessus de sa tête tout en se penchant vers lui, l'empêcha de bouger. à quelques centimètres de ses lèvres, la jeune femme leva les yeux vers les siens et, avec un léger sourire, ne put se contenir.
"je t'aime aussi, leonid zoubkov." et elle plongea son visage vers le sien, scellant leur lèvre par un baiser pur et sincère.
c'était il y a maintenant sept ans.
les tentations de l'alcool et de la chair sont les plus complexes. il était là, installé sur ce lit, à peine vêtu d'un simple caleçon rouge sang, appuyé sur ses coudes, regardant la jeune femme tenant debout par un miracle que personne ne pouvait croire. cela faisait presque sept ans que leonid et jellena était en couple. le couple modèle par excellence: jamais un mot plus haut de l'autre, jamais de confrontation, jamais de dispute trop importante, toujours une complicité et un amour débordant. voilà l'image qu'ils renvoyaient; et au final, celles qu'ils avaient aussi. ils étaient surement fait l'un pour l'autre. mais peut être plus maintenant. l'alcool faisant et son ami anna avec ceci, la jeune femme se posait des questions sur sa vie: et si tout ceci avait été trop rapide? si elle n'avait pas assez profité de la vie? si son avenir avec leonid n'était-il pas trop simple? elle voulait de l'action et ce soir-là, son amie l'avait bien compris. elle ne sait par quel tour de magie elle avait réussi, mais anna l'avait trainé dans cette maison close si lugubrement connu dans st pétersbourg: la rose rouge. un nom français pour bien représenter l'idée générale des lieux. et c'est ainsi qu'elle se retrouvait là, devant cette homme qui lui était inconnu, lui rappelant légèrement son petit ami avec son teint légèrement hâlé, ses cheveux noir et ce regard profond, qui l'attendait sur ses draps rouges. il attendait qu'elle se déshabille. le jeune homme semblait emprunt à la compassion et à la compréhension. il ne la brusquait pas, ne lui disait rien, il la regardait seulement, attendant sagement. c'est alors qu'elle dézippa le dos de sa robe et la fit glisser à terre. les yeux du jeune homme vinrent se poser sur son corps frèle et pâle. il l'examina de haut en bas, de bas en haut et reposa son regard dans le sien. elle était là, en sous-vêtement, devant un homme inconnu. elle souffla un bon coup. le jeune homme lui fit signe d'approcher. elle obtempéra et vint s'asseoir au bord du lit, plaçant ses cheveux dans son dos. elle était de dos au jeune homme, qui vint lui caresser l'épaule pour, d'un geste de la main, en balayer tous les cheveux et les déplacer tous du coté gauche de sa tête. machinalement, la jeune femme pencha la tête dans cette direction, laissant aux lèvres du jeune éphèbe la totale liberté de sa nuque droite, ce qu'il ne laissa pas passer. il posa ses lèvres sur la peau sensible et douce de la jeune femme, ce qui l'a fit frémir. il passa ses mains dans son dos, dégraphant son soutien-gorge machinalement et faisant tomber les bretelles, glissant sur ses bras. une fois le bout de tissu à terre, le jeune homme passa ses mains sur ses hanches, pour les glisser jusqu'à son ventre et remonter à sa poitrine. il attrapa les bouts de chairs qui lui servaient de seins et continua d'embrasser sa nuque fièvreusement. la jeune femme, se laissant prendre au jeux, passa une main dans les cheveux du jeune homme, comme pour l'inciter à continuer et elle ferma les yeux. les lèvres du beau brun glissèrent sur son épaule tendit que son corps se dirigeait vers le coté du lit, posant ses pieds à terre. la jeune femme ne comprit pas de suite ce qu'il faisait, jusqu'à ce qu'il s'agenouille devant elle, devant ses cuisses. elle le regarda, le coeur battant, tandis qu'il plongeait son regard dans le sien et faisait glisser ses mains sur ses flancs jusqu'à ses hanches. de là, il agrippa les morceaux de tissus de son string et les tirèrent légèrement vers le bas. il lui enleva le dernier vêtement qu'elle avait sur elle avec douceur et subtilité. c'est alors qu'il tomba à terre. le jeune homme posa ses mains sur ses genoux, qu'il baisa un à un tour à tour, pour glisser ses mains entre eux et écarter légèrement ses cuisses. la jeune femme prit une grande inspiration tandis qu'il tentait de s'approcher de ses chairs. elle n'était pas habitué à ce genre de situation, où elle avait un ascendant physique sur son partenaire. leonid n'était pas comme ça. mais, elle laissa les choses faire, l'alcool aidant à sa prise de décision. avant que le jeune homme n'attaque son travail, la jeune femme ne put s'empêcher de lui demander.
"comment t'appelles-tu?" le jeune homme, perturbé par cette question apparemment, leva le visage vers elle. il avait ce visage des enfants qu'on gâtait peu et à qui on donnait une friandise. il n'était apparemment pas habitué à ce qu'on lui pose cette question. il eut un léger sourire, auquel jellena répondit.
"je m'appelle ambrossi." elle hocha la tête et sourit une nouvelle fois.
"enchantée ambrossi. je suis jellena." il fronça légèrement les sourcils et sourit instinctivement.
"enchanté aussi." et le jeune homme posa alors ses lèvres sur son intimité. la jeune femme lança la tête en arrière et glissa une main dans les cheveux du jeune homme.
la suite des événements étaient à prévoir: les mouvements se liaient à souhait; harmonieusement, ils mouvaient ensemble, s'admirant pendant leurs ébats. la jeune femme suait, lui aussi. pourtant, leurs regards étaient imbriqués l'un dans l'autre, sans vouloir se détâcher. il était doux et robuste à la fois, semblait connaitre son métier. la jeune femme appréciait ce contact nouveau, ces sensations qu'elle connaissait mais qui semblaient avoir un gout nouveau sous les mouvements d'ambrossi. c'est alors qu'il pencha son visage vers la droite et vint coller ses lèvres aux siennes. c'était bien la première fois qu'il le faisait depuis le début.
too much is too much. la vie n'avait pas été clémente avec la jolie blonde ces derniers temps. tout d'abord, il y avait eu cette épisode à la
rose rouge avec ce garçon, ambrossi, qui lui avait fait tourner la tête. puis, elle avait retrouvé son chéri, avec un engouement qu'elle ne se connaissait pas elle même. étrangement, cette escale à la maison close lui avait redonné gout à son couple; mais cela était malsain. elle avait trompé son petit ami de longue date avec un
gigolo. elle se sentait mal, la plupart du temps, sauf quand elle arrivait à oublier. lorsqu'elle arrivait à passer outre ce qu'il s'était passé ce soir là, elle arrivait à retrouver la joie de vivre, la joie d'être en couple avec celui qui était peut être l'homme de sa vie. et voilà que les sept ans du couple approchait. la jeune femme ne savait pas vraiment ce que lui avait mijoté son amant, mais elle savait qu'il y avait quelque chose. il manigançait dans son dos. elle le savait, elle le connaissait assez pour savoir lorsqu'il lui cachait quelque chose et quand il ne le faisait pas. pour ce coup, il se payait même le luxe de ne pas cacher ses manigances. il passait des coups de téléphones à droite, à gauche, prétextant des entretiens avec ses futurs clients; il partait des après-midi entier, lui disant qu'il allait faire des courses pour revenir les mains vides le soir. jellena ne se faisait pas de soucis: elle savait que, quoi qu'il puisse préparer, ce serait parfait. c'est alors qu'un après-midi ou justement, le jeune homme était parti, elle se mit à compter. une fois.
deux fois.
trois fois. la jeune femme recommençait encore et encore, pensant que, peut être la fois d'après, elle tomberait sur un résultat qui lui plairait plus. c'est alors qu'elle se leva en trombe et attrapa le téléphone fixe de l'appartement de leonid. elle composa un numéro.
"bonjour, jellena nikolaïevna pour le docteur brotchova. j'aimerais prendre rendez-vous, c'est urgent. demain quatorze heures? cela est parfait, merci."le lendemain arriva plus vite que prévu; la nouvelle qu'elle redoutait tant aussi. elle ne s'était malheureusement pas trompait dans ses comptes: elle avait deux semaines de retard sur ses règles, et à son niveau, à vingt-quatre ans passés, cela ne pouvait être un retard impromptu.
non, la gynécologue venait de lui confirmer ce qu'elle ne voulait croire:
elle était enceinte. la nouvelle avait fait l'effet d'une bombe sur le mental de la jeune femme, pourtant si robuste. elle qui avait toujours eu beaucoup de courage se retrouvait perdue et esseulée.
elle, enceinte. non, cela devait être une erreur. une blague. une très mauvaise blague. mais, au fond d'elle, elle savait que c'était la vérité. et c'est alors que le doute s'installa. il y avait un mois qu'elle avait eu ce fameux rendez-vous avec ce garçon de la maison close; avec cet ambrossi. un mois qu'elle avait eu ce rapport avec le jeune homme. jour pour jour. et la voilà, enceinte de deux semaines? cela concordait trop pour être une coïncidence. la jeune femme paniqua.
non, elle ne pouvait être enceinte d'un gigolo. cela n'était pas faisable. évidemment, le test de paternité ne pouvait être fait tout de suite, il fallait attendre encore une bonne dizaine de semaine. et, il fallait qu'elle amène un échantillon d'adn des deux géniteurs supposés. jellena paniquait.
elle rentra pourtant chez leonid, faisant mine d'avoir le coeur léger. et, quand elle passa la porte, elle vit son homme, vêtu de son plus beau smoking, la cravate non nouée, clin d'oeil à leur rituel de préparation d'avant, et une robe magnifique était étendue sur leur lit. la jeune femme se laissa captiver par cette surprise, enfila la robe, fit le noeud de cravate de leonid et suivit son homme en dehors de l'appartement.
il avait réservé une table au restaurant le plus chic de tout st pétersbourg. ils étaient tout deux les plus beaux du monde. le regard du jeune homme se perdaient dans le sien; il la contemplait avec un regard nouveau, des désirs changeants, elle le voyait dans son regard. elle était bien plus qu'heureuse d'être là avec lui, malgré la nouvelle de ce matin. le jeune homme la regardait et ne put s'empêcher de sourire.
"tu passes une bonne soirée?" la jeune femme sourit et glissa sa main sous la table pour attraper celle de son conjoint et glissa l'autre sur sa cuisse.
"c'est parfait. vraiment." le jeune homme fit de même de ses mains. l'instant était parfait. si parfait qu'elle en oubliait tout ces soucis. elle regardait ailleurs, contemplant la beauté des lieux quand les lumières se tamisèrent légèrement, et que les mains de leonid quittèrent les siennees pour ne plus tenir que sa main gauche. elle retourna le visage vers lui et le contempla mettre un genoux à terre devant elle. un serveau arriva avec un gateau somptueux, nappé de sucre blanc et aux motifs magnifiques, avec une inscription dessus:
"veux-tu m'épouser?". elle regarda alors le jeune homme sortir un écrin bleu marine et l'ouvrir sous ses yeux. la bague était divine. le joyau était inestimable, d'une beauté sans nomet surement hérité de plusieurs générations. la surprise laissa place à la peur, la peur laissa place au rejet. chacun de ses soucis refit surface: la nuit avec ambrossi, les mensonges pour se couvrir,
sa grossesse. s'en était trop. les lumières se rallumèrent doucement. tous les yeux étaient rivés sur eux, des murmures de fond faisaient offices de musiques, quand la voix de leonid retentit.
"veux-tu m'épouser?". la jeune femme le regarda et secoua timidement la tête de droite à gauche. elle ne pouvait faire ça, pas après ce qu'elle avait fait. elle se leva et regarda autour d'elle, avant de reposer le regard sur le jeune homme.
"je.. leonid.. non, je ne.. je ne peux pas.. c'est trop pour moi.." et la jeune femme partit du restaurant aussi rapidement qu'elle le put, sans jamais se retourner. les larmes emplissaient ses yeux, dégoulinant sur ses joues avec une vive allure. qu'avait-elle fait? elle venait de ruiner sa vie. c'est ainsi qu'elle décida de s'éclipser de sa vie, pour un temps.
mais elle reviendrait, une fois que son esprit se serait éclaircit, une fois qu'elle aurait compris et une fois qu'il serait apte à la revoir. elle savait que ce ne serait pas facile, ni pour elle et encore moins pour lui, mais elle devait lui annoncer la nouvelle. elle ne savait quand.