course effrénée, sa vie n'a été qui fuite et chute, tombant de bras en bras, la voilà maintenant ici (+) elle rêvait de la scène, elle rêvait de haute-couture, ce rêve l'a perdue, trop y croire l'a rendue naïve, trop y croire l'a détruite (+) nayeli voudrait être une fille lettrée, elle voudrait être poétique et écrire de jolis vers, comprendre la poésie, vivre la poésie (+) le contact physique la rend farouche, il l'effraie, sa peau en brûle de douleur, elle refuse qu'on lui saisisse le poignet durement, qu'on la tire, plus jamais (+) des brûlures sur sa peau hâlée, des brûlures dans son dos, des brûlures sur sa peau, dans sa mémoire des plaies (+) des billets qui lui donnent la nausée, elle n'osent même plus y toucher, elle aimait mieux l'époque où elle n'en voyait jamais, l'époque où elle ne jouait qu'avec de petites pièces, qu'elle les regardait rouler dans la paume de sa main. les billets c'est trop mauvais (+) ses cauchemars et rêves deviennent esquisses, stries, courbes et verticales croquées sur un carnet au papier jauni presque rempli (+) quand nayeli parle, ses yeux scintillent, les mots s'échappent, dérivent, ses émotions s'enfuient, nayeli aime parler si on lui offre une conversation stimulante (+) nayeli est polie, courtoise, elle salut, elle sourit, elle est chaleureuse mais n'offre à personne son sourire d'été, son sourire d'enfant sucré (+) le passé lui a laissé des cloques aux doigts, en parler la noierait, suffit d'un mot décalé pour qu'elle s'enterre et que sa langue se lie de nouveau (+) le regard fuyant, la tête baissée, un putain de tic qu'elle a chopé (+) elle sort de son coquillage vénusien pour mieux s'y enterrer la seconde d'après, comme une perle qu'on ne peut que difficilement atteindre, une perle nacrée qui montre toute sa vénusté sans jamais s'offrir entièrement.